Alexandre Robert, Jeune montreur de singe italien

Alexandre Robert, Jeune montreur de singe italien, 1878, Huile sur toile. 825 x 665 mm. État : Très bon état, craquelures apparentes dans les brun-noir. Provenance : Collection particulière belge

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Description

Nestor Alexandre Louis Robert (dit Alexandre Robert) (1817-1890)

Trazegnies – Bruxelles, École belge

 

Fils de notaire (Hymans 1895 : 296 ; Hymans 1907: 486), Alexandre Robert était destiné à embrasser une carrière militaire (Hymans 1895 : 298). Pourtant, il poursuivit dans la vocation qu’il enviait : être peintre. On sait que dès son enfance, son aptitude au dessin fut remarquée. Il esquissait des portraits de ses camarades de classe dans ses cahiers (Hymans 1895 : 297). C’est François-Joseph Navez (1787-1869), directeur de l’Académie de Bruxelles et peintre aux mêmes origines carolorégiennes qu’Alexandre Robert, qui devint son professeur (Vapereau 1893: 1346 ; Hymans 1895 : 301 ; Hymans 1907: 486).

Le plus ancien travail que l’on connaisse du peintre date de 1838 ; c’est le portrait de son père Hymans 1895 : 302). Ensuite, en 1841, il produisit deux grandes peintures religieuses, que l’on peut voir aujourd’hui dans les églises de Trazegnies et de Courcelles : « le martyre de Sainte-Barbe » qui figura à l’Exposition de Gand de 1841 (Hymans 1895 : 303) et « Moise sur la montagne » exposé au Salon de Bruxelles de 1842 en même temps qu’une « Résurrection de la fille de Jaïre » (Hymans 1907: 486).

Suite à ces succès, Alexandre Robert entreprit de compléter ses études à Paris. Il partit dans les premiers jours de 1842, muni d’une recommandation de son maître qui devait lui faire obtenir son admission à l’atelier de Paul Delaroche (Hymans 1895 : 306). Mais il eut le regret d’être refusé, l’atelier étant déjà au grand complet (Hymans 1895 : 306).

C’est de cette manière qu’il se retrouva à partager une chambre avec Jean-François Portaels (1818-1895), admis quelques mois plus tôt dans l’atelier de Paul Delaroche (1797-1856), se disant qu’il bénéficiera en décaler des leçons aux travers de son condisciple (Hymans 1895 : 307). De son coté, Alexandre Robert se livra également à l’étude des Maitres au Louvre, admirant Raphael et Poussin, et les peintures espagnoles formant la galerie Aguado de las Marismas (Hymans 1895 : 307 ; Hymans 1907: 486). Ce fut ainsi jusqu’au moment où Jean-François Portaels prit la résolution de concourir pour le prix de Rome et qu’il fut déclaré vainqueur dans ce tournoi artistique (Hymans 1895 : 307).

Après ce court séjour à Paris, il quitta la ville pour suivre Jean-François Portaels à Rome (Hymans 1895 : 309). Ils visitèrent l’Allemagne, le Nord et le Midi de la France, la Suisse et l’Italie Rome (Hymans 1895 : 309).

Installé à Rome, des échanges épistolaires avec Navez et le Marquis de Trazegnies, nous montre l’incertitude d’Alexandre Robert à poursuivre dans la peinture d’histoire (Hymans 1895 : 320-333). Il envoya toutefois pour le Salon de Bruxelles de 1845, « le retour de l’esclavage» qui remporta une médaille de vermeil. La critique n’y prêtant que peu d’attention, il le vécut comme un échec (Hymans 1895 :343).

Il revint en Belgique en 1845 (ou 1846 ??), après avoir peint pour le gouvernement le « Retour du Calvaire » qui figura au Salon d’Anvers. Il reprit la route de Rome en 1846 (Hymans 1895 :348).

 

Là, il exécuta l’un de ses chefs d’œuvres : « Lucas Signorelli peignant son fils mort », maintenant conservée au Musée Royaux des Beaux-arts de Bruxelles et qui lui valut une médaille d’or au Salon de Bruxelles de 1848 (Hymans 1895 : 358 ; Hymans 1907: 487). Il peignit également « Un regret » en 1849 qui reçut un grand succès au Salon de Gand (Hymans 1895 : 362 ; Hymans 1907: 487).

Son séjour s’interrompit à regret en 1849 à cause de la révolution garibaldienne (Hymans 1895 : 361 ; Hymans 1907: 487). En 1850, le Gouvernement lui commanda le portrait du Baron de Stassart pour la galerie des présidents des Chambres législatives et devint le portraitiste en vogue dans le monde officiel, dans l’aristocratie et la bourgeoisie (Hymans 1895 : 361 ; Hymans 1907: 487). Son portrait de M. Adolphe van Soust de Borckenfeldt fut jugé le meilleur de l’exposition universelle de Paris en 1855. Une lettre d’Arthur Stevens à Robert parlerait des éloges donnés à son portrait par Eugène Delacroix (Hymans 1895 : 372 ; Hymans 1907: 488).

Jean-François Portaels ayant abandonné la direction de l’Académie de Gand, Alexandre Robert sollicita cette place, qui pourtant assurée, lui fut refusée au profil de Théodore Canneel (1817-1892), parce qu’il ignorait la langue flamande (Hymans 1895 : 364 ; Hymans 1907: 487).

Le  « Charles Quint devant la mort » exposé au Salon de 1854, initialement pour le Gouvernement belge, fut acquis par le gouvernement argentin après son exposition à Buenos Aires (Hymans 1907: 488).

En 1860 il épousa Alice Madou, l’ainée des filles de l’illustre peintre Jean-Baptiste Madou (1796-1877).

Ambitionnant d’enseigner, il dirigea à partir de 1864, à l’Académie de Bruxelles le cours de dessin d’après la figure antique (Hymans 1895 : 386 ; Vapereau 1893: 1346) puis à partir de 1881, le cours de peinture en partage avec Joseph Stallaert et Joseph Van Severdonck (Hymans 1895 : 386 ; Hymans 1907: 489).

A partir de 1870, suite à la mort de Navez l’année précédente, il fut chargé de la direction de la Classe des Beaux-arts de l’Académie (Hymans 1895 : 382 ). Pour l’anecdote, grâce à sa position à l’Académie, il fut l’instigateur de la loi du 26 mars 1886 sur le droit d’auteur jusqu’alors inexistante (Hymans 1895 : 385). 

Il obtint une Médaille de Vermeille en 1845, une or en 1848 à Bruxelles et une médaille de 3e classe à Paris en 1855 (Hymans 1895 : 382 ; Vapereau 1893: 1346). Il fut fait chevalier de l’ordre de Léopold en 1856 et officier de l’ordre de Léopold en 1866, en même temps que Joseph Stevens (1816-1892) et Charles Verlat (1824-1890). (Hymans 1895 : 376).

Son portrait charge fut réalisé par Félicien Rops pour la Galerie d’Uylenspiegel en 1856 (Hymans 1907: 490). Il est représenté en costume devant une multitude de portraits. (exemplaire conservé au British Museum, n°inv. 1896,0511.468.76.