Description
Constant
Cornelis Huijsmans (1810 – 1886)
Bréda – La Haye, École hollandaise
Constant Huijsmans est né dans une
famille d’artistes à Breda, dont les plus célèbres représentants furent le
peintre de paysage Cornelis Huysmans (1648-1727), le peintre de paysage
Jean-Baptiste Huysmans (-1716) et l’écrivain et critique d’art Joris Karl
Huysmans (1848-1907) (Thiery et Kervyn de
Meerendré 1987 :188 ; Van
Kempen 1988 : 72). Il fut d’abord formé, à domicile, au dessin par son
père Jacobus Carolus Huijsmans (1776-1859), en même temps que son frère Victor
Godefridus Johannes Huijsmans (1815-1856) (Henkel
1925 : 203 ; Van Giersbergen
2003 : 27). Il continua ensuite son apprentissage à l’institut de dessin de
la ville de Breda, et à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers sous la direction de
Matthieu Ignace van Bree (1773-1839), figure centrale de la peinture d’histoire
et flamande en Belgique (Willemen
1988 : 78 ; Van Giersbergen 2003 : 28). Malheureusement, son
apprentissage fut entravé par la révolution belge de 1830 et un bombardement
sur Anvers l’obligea à retourner à Breda (Van
Giersbergen 2003 : 29-30).
De 1830 à 1833, il se consacra à la
peinture de paysage, n’ayant pas assez de ressources matérielles pour aborder
la peinture d’histoire (Van Giersbergen
2003 : 30). Durant cette période, il entre également dans la milice où il
devint contremaitre et put ainsi traverser le Brabant-du-Nord et y peindre
de multiples vues (Van Giersbergen 2003 :
30).
En 1833, il reçut l’autorisation
d’étudier à Paris dans l’atelier d’Ary Scheffer (1795-1858) (Van Giersbergen 2003 : 32). Ce dernier l’accueillit
et le mit en relations avec d’autres peintres tels que Théodore Rousseau
(1812-1867) ou son compatriote Cornelis
Van Spaendonck (1756-1839) (Willemen
1988 : 78 ; Van Giersbergen 2003 : 33). Sous les conseils de Van
Brée, il visita également les musées et étudia les maîtres anciens (Van Giersbergen 2003 : 33). Ary Scheffer
lui proposa également un voyage en Italie, mais ses moyens ne le lui
permettaient pas (Van Giersbergen 2003 :
36). Il se rendit néanmoins en Picardie et sur la côte nord de la France.
En 1834, il voyagea en Auvergne et dans une grande partie des départements du
Sud. Il visita Clermont-Ferrand, Le Puy, Royat et Thiers (Van Giersbergen 2003 : 37). Son alimentation sur place lui fit
frôler la mort et revient sur Paris, puis sur Breda en 1835 (Van Giersbergen 2003 : 37). Un retour
obligatoire ; son père atteint de cécité ne pouvait plus travailler et
Constant était le seul à pouvoir s’occuper de la famille (Van Giersbergen 2003 : 38).
Ses
aspirations artistiques entravées, Constant souffrit d’une dépression (Van Giersbergen 2003 : 39). Il put cependant reprendre immédiatement le
poste de son père au Stadtekeninstituut et à l’Académie militaire de Bréda. Il
donna également des cours particuliers à des familles de Breda (Van Giersbergen 2003 : 39).
En
1840, il publia une première méthode pour l’apprentissage du
dessin : « Het Landschap,
C.C. Huijsmans », publiée chez H.J. Backer., ainsi qu’une deuxième en
1852 : « Grondbeginselen
Teekenkunst, Theoretische en praktische handleiding » publiée chez P.N. van Kampen»
De 1833 jusqu’en 1851, Constant participa aux expositions
des maitres vivants (Van
Giersbergen 2003 : 288). Il s’attela également à la gravure (Hippert et Linnig 1879 : 497).
En 1854, il épousa Ludovica Francisca Kerstens (1823-1855),
dont le père était propriétaire d’une brasserie à succès à Breda.
En 1866, il prit le départ pour Tilburg et enseigna au
collège Willem II (Van
Giersbergen 2003 : 80). Il y sera notamment le professeur de Van Gogh de 1866 à
1868 (Van Giersbergen 2003 : 80). Dès 1871, il entretint également des
contacts avec son neveu l’écrivain Joris Karl Huysmans (Van Giersbergen 2003 : 80).
En 1879, il partit vivre
à La Haye et y mourut en 1886 (Van Giersbergen 2003 : 80).
Ses œuvres sont rares.
On en connait au Rijksmuseum à Amsterdam, Museum de Fundatie à Zwolle, Stedelijk
Museum Breda.
Provenant d’un fond inédit de dessins, les trois premiers dessins présentés
dans ce catalogue sont à remettre dans le contexte du voyage de Constant
Huijsmans en France dans les années 1830. Le premier montre une vue à Thiers qui
lui servi à illustrer son ouvrage Het Landschap publié
en 1840. Il est dessiné sur une feuille de papier au
filigrane G. Wise similaire aux deux dessins qui suivent : une partie de
bâtisse en bois similaire à celle de Thiers et des ruines. Malheureusement ils
ne comportent aucunes indications sur les lieux représentés.
Le quatrième dessin montre le Départ
du Cantal en Auvergne. Le cinquième dessin est daté de 1836 et fut réalisé
lors de son retour dans les Pays-Bas en 1835. Il montre un arbre brisé en deux
dans la forêt de Mastbosch, dans les environs de Breda. Le sixième dessin,
réalisé à l’encre, daterait de 1836 mais ne mentionne pas de localisation
précise.





